La question transgenre fait parfois figure de mère de toutes les batailles pour une certaine frange de la gauche identitaire. Les personnes transgenres se situent en effet à l’intersection de plusieurs discriminations, et notamment lorsqu’elles appartiennent à un autre groupe ethnique que les blancs. Ainsi le slogan «Black lives matter» (les vies noires comptent) avait-il été suivi de près par «Black trans lives matter». En ciblant ce segment de la société, Donald Trump s’attaque à ceux que cette gauche considère comme le symbole et la synthèse de toutes les oppressions.
En l’état, un mémorandum interne révélé par le New York Times suggère que la présente administration entend fournir du «sexe» une définition l’identifiant au sexe de naissance. Beaucoup de commentateurs considèrent que cela priverait les personnes transgenres de toute existence juridique. On ne saurait nier l’importance symbolique que revêt, pour les personnes effectuant cette démarche, la prise en compte par l’État du changement de sexe. En France, ce changement d’état civil passe par une procédure gratuite, sans nécessité d’un avocat, devant un tribunal de grande instance. Quoiqu’on pense de l’initiative en tant que telle, sa portée est toutefois certainement plus limitée que ce que la plupart des articles sur le sujet laissent penser.