Mes travaux de doctorat effectués à l’École Normale Supérieure ont porté sur les mutations de l’ordre libéral dans son rapport à la guerre. Ma thèse intitulée Guerre et loi. La refondation du libéralisme face à la révolution conservatrice chez Leo Strauss et Raymond Aron a été récompensée par le prix Raymond Aron pour la recherche 2021, décerné par l’association des amis de Raymond Aron.
Ce qui marque l’époque dans laquelle nous vivons c’est que, n’ayant jamais été aussi prospères, nous n’avons jamais été plus incertains de la direction à donner aux communautés que nous formons. Afin d’y remédier, certains voudraient soumettre ces dernières à quelque norme universelle, celle des droits de l’homme, ou celle du marché, ou une certaine combinaison des deux. Bien souvent ce recours à une nécessité globale et impersonnelle n’est que la conséquence du refus de nous interroger publiquement sur ce que nous voulons.
Un tel refus trouve son origine dans le doute croissant que nous avons dans la capacité de la conversation civique à produire des décisions rationnelles et justes. L’espace public ne serait plus le lieu de création du commun mais celui de l’expression des préférences individuelles ou communautaires. L’influence de la compréhension relativiste que nous avons de nos sociétés menace leur capacité à se gouverner elles-mêmes et à assurer leur propre sécurité.
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